Où sont nos abeilles?

Publié le par ICBron

Les pertes de colonies d'abeilles ont augmenté de 5% à plus de 30% dans les zones ou ce type d'insecticides est vendu.

Alors qu'une délégation d'apiculteurs était reçue au ministère de l'Agriculture mercredi 3 décembre, plusieurs manifestations de soutien ont eu lieu en France pour demander l'interdiction dès 2009 du Cruiser, un insecticide potentiellement dangereux pour les abeilles, et pour la biodiversité en général.

Une délégation d'apiculteurs s'est rendue mercredi 3 décembre au ministère de l'Agriculture pour demander l'interdiction de l'insecticide Cruiser. La firme suisse Syngenta, fabricant du pesticide, s'était vu délivrer une autorisation de mise sur le marché par le ministère de l'agriculture en janvier dernier. Une décision contestée par les producteurs de miel, qui dénoncent un "manque de concertation", ainsi que "l'absence de crédibilité du processus de suivi" et demandent le retrait du Cruiser du marché dès 2009. Ces derniers craignent que le produit n'ait des conséquences néfastes sur la santé des abeilles, rappelant que les pertes de colonies ont augmenté de 5% à plus de 30% dans les zones ou ce type d'insecticides est vendu. "Ce produit toxique est un grand danger pour les abeilles, les plantes mais aussi pour les oiseaux, car il est intraçable et sa seule poussière peut contaminer n'importe quelle plante, fleur ou cours d'eau", a expliqué le président de la Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales, Jean-Marie Barbançon.

Des pratiques "incompatibles avec le Grenelle de l'environnement"

En parallèle, des manifestations étaient organisées dans plusieurs villes parmi lesquelles Paris, Lyon, Toulouse, Nantes, ou encore à Clermont-Ferrand. De nombreuses associations de défense de l'environnement s'étaient jointes à la mobilisation. À cette occasion, le président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, a pointé des pratiques "incompatibles avec le Grenelle de l'environnement". "A un moment où l'on parle beaucoup de la biodiversité, on voit que les animaux les plus utiles sont méprisés", a déploré ce dernier. À l'issue de l'entrevue avec le ministre de l'agriculture Michel Barnier, les représentants des apiculteurs se sont dits " déçus ". Ils espèrent néanmoins que leur voix va peser sur le réexamen de l'autorisation de vente par le ministre, qui doit intervenir dans les jours à venir.

Publié dans Environnement

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